Pianiste classique franco-argentin et défenseur des droits de l'HommeFondation Ostad Elahi

Miguel-Angel Estrella

Miguel-Angel Estrella est né en Argentine. A l’âge de douze ans, il a la révélation du piano qu’il étudie à Buenos Aires. En 1965, il se rend pour la première fois à Paris et à Londres. Vlado Perlemuter, Yvonne Loriod, Marguerite Long et surtout Nadia Boulanger y seront ses maîtres. Tout en étudiant auprès d’eux, il donne déjà des concerts dans le monde entier.

Sa formation et ses convictions humanistes l’incitent à élargir son auditoire. Il joue pour les publics familiers des salles de concerts, mais aussi pour des publics plus défavorisés de travailleurs, de paysans, d’Indiens, qui réagissent avec pureté et naturel à l’écoute de cette musique dite  » classique « .

Son répertoire est loin d’être conformiste : il joue dans le même concert Rameau, Messiaen, Bach ou Beethoven qui se mêlent à des pièces du folklore latino-américain. Artiste non conventionnel, soucieux d’apporter la musique dans tous les secteurs de la société, il s’élève contre l’utilisation commerciale de la musique et l’esprit de compétition qui oppose les musiciens. Cette attitude irrite certains milieux proches de la dictature militaire alors au pouvoir en Argentine.

En 1977, il est arrêté et subit le sort des  » disparus « . Grâce à une vaste campagne de solidarité réunissant des musiciens du monde entier dont Yehudi Menuhin, Henri Dutilleux… et de grandes organisations comme l’UNESCO, il est libéré en 1980 et trouve accueil en France.

En témoignage de reconnaissance à la musique et aux musiciens qui lui ont permis de retrouver sa vie d’homme libre, Miguel-Angel Estrella a fondé en 1982 le mouvement humanitaire international Musique Espérance, reconnu ONG par l’UNESCO.

Miguel-Angel Estrella donne une centaine de représentations chaque année à travers ses deux “patries”, l’Amérique Latine et l’Europe, mais également au Moyen-Orient, en Afrique, dans les pays de l’Est. Partout il reçoit l’accueil le plus chaleureux : au Théâtre Colon de Buenos Aires comme à la Salle Pleyel de Paris, dans les maisons de retraite, les prisons, les écoles, les usines, les campagnes… Le gouvernement français a rendu hommage à ses qualités d’artiste et d’humaniste en le nommant chevalier de la Légion d’honneur. En décembre 2000, pour avoir dédié son piano aux plus démunis, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés lui a décerné la Médaille Nansen – Prix international de la Paix des Nations Unies – au titre des Trois Amériques.

Il décède à Paris, le 11 avril 2022.