Rumi, Moïse et le berger ou les vertus transformantes du Verbe | Fondation Ostad Elahi

Rumi, Moïse et le berger ou les vertus transformantes du Verbe

par Leili Anvar

Résumé

Djalâl al-din Rumi (1207-1273) est l’un des poètes les plus prolifiques et les plus originaux de l’histoire de la littérature persane. De la vallée de l’Indus jusqu’à la Californie, son œuvre a inspiré et transformé nombre d’artistes, de savants et de mystiques. Lui-même fut à la fois un savant religieux et un maître spirituel vénéré, avant de faire une rencontre décisive qui fit de lui un poète et le chantre de l’amour mystique. Ce fut en effet, à la suite de sa rencontre avec Shams, un mystérieux derviche dans lequel il vit le reflet de la théophanie, qu’il se livra corps et âme à l’audition mystique et à la composition poétique, tentant de mettre des mots sur la mise à feu de son âme. Mais cette œuvre poétique, il la considère aussi comme le seul moyen non seulement de rendre compte de la richesse de ses expériences intérieures, mais aussi d’ouvrir le cœur de son auditoire à la vérité de l’amour spirituel. Que ce soit dans son œuvre lyrique (Divân-e Shams) ou dans sa somme didactique (le Mathnavi), il est toujours question de transformer l’âme humaine en lui faisant entendre le Verbe de Dieu à travers la poésie. Dans « l’histoire de Moïse et du berger » extraite du Mathnavi, ce processus est illustré de manière claire, efficace et émouvante. Ce récit est, à bien des égards, emblématique de toute l’œuvre de Rumi qui se présente comme une manifestation du Verbe divin et représente un formidable message d’espoir et de tolérance.