Souffrir : une sentinelle de l’humanité
par Erick Jean Daniel Singaïny
Dès que nous sommes jetés dans le monde, nous sommes tous appelés à mourir. Personne ne peut échapper à ce destin, à notre condition d’homme-souffrant. Mais si la souffrance est une expérience qui se vit, m’arrive en personne, elle est donc un « sentir vivant » (Henry). Autrement dit, Souffrir me permet d’éprouver la vie. Dans cette vision, la souffrance n’apparaît pas comme une expérience asphyxiante, elle implique une réorientation salutaire, une ouverture sur un devenir puisqu’elle est la marque d’une résistance, du courage, de l’aptitude à triompher des contingences, de la vigilance, du respect humain, bref de la vertu. La souffrance devient dès lors le lieu où l’individu peut trouver une unité porteuse de sens pour toute l’humanité.